Signification hymne des supporteurs du SM Caen

Se voulant porte-drapeau de toute une région, la Normandie, le Stade Malherbe Caen Calvados lutte pour la suprématie locale avec les deux autres clubs phares du secteur, Le Havre et Rouen.

Régulièrement présents au sein de l’élite du football tricolore mais peinant à s’y maintenir, les Malherbistes se sont dotés d’un nouvel hymne à l’automne 2010. A la symbolique forte et chargée d’histoire…

hymne foot caen

Tout commence (et finit) par une chanson…

Le SM Caen dispute jusqu’en 1993 ses rencontres à domicile au vélodrome de Venoix, enceinte abandonnée au profit du bien plus moderne stade Michel d’Ornano, nom d’un homme politique.

Plusieurs titres furent empruntés dans l’histoire contemporaine du club, afin de saluer l’entrée des joueurs sur le terrain.

Les plus marquants étant «** Whatever you want** » des Britanniques Status Quo, paru en 1979, et « Thunderstruck » d’AC/DC (1990). Entraînants en diable mais utilisés par bien d’autres formations sportives, pas uniquement de foot, ces morceaux rock n’étaient pas des hymnes à proprement parler et ne reflétaient pas, par leurs paroles anglophones, l’identité réelle des Normands. Il fallait donc en créer un de toutes pièces…

Johnny s’en va en guerre… et espère bien revenir sain et sauf

On doit le nouveau venu à l’auteur-compositeur et producteur local Tedd Zahmal, qui a travaillé en association avec le groupe de supporteurs MNK 96.

La chanson fût interprétée pour la 1ère fois à Michel d’Ornano en novembre 2010, à l’occasion d’une rencontre de Ligue 1 complètement folle disputée face au LOSC, remportée par les Nordistes 5 buts à 2.

« Nous sommes Normands, fiers et conquérants ! »

Représenter la Normandie est un honneur,

Derrière nos léopards, nous chanteront en cœur !

Décrire cette belle région doit se faire à l’unisson,

Nous sommes Normands, fiers et conquérants !

Portons les couleurs du Stade Malherbe de Caen,

Et c’est à d’Ornano que nous allons, chantant !

Nous sommes de la même famille, tous unis à domicile

Nous sommes Normands, fiers et conquérants !

La mélodie initiale est composée en 1863 par le musicien d’origine irlandaise Patrick Gilmore, émigré outre-Atlantique comme tant d’autres de sa patrie à l’époque.

Combattant au sein des troupes de l’Union lors de la Guerre de Sécession, il écrit la marche « When Johnny comes marching Home » sous le nom d’emprunt Louis Lambert, en s’inspirant d’un air traditionnel du pays natal, Johnny I hardly knew ya.

Le chant se diffuse comme une traînée de poudre aux Etats-Unis et devient immensément populaire dans les deux camps, repris tant chez les tuniques bleues que les Confédérés, civils et soldats !

Les paroles décrivent la lassitude d’un conflit fratricide qui s’éternise, et dont on espère que les protagonistes rentreront bientôt à la maison. Il s’agit donc d’une chanson antimilitariste, pacifiste, destinée à rapprocher les hommes quelles que soient leurs croyances et opinions, plutôt qu’à les diviser.

Elle prône en cela des valeurs universelles collant bien à l’esprit du sport, les vertus collectives de solidarité en particulier.

Au sein du monde francophone, Dalida avait déjà réalisé une adaptation en 1964, sous le titre « Ils sont partis ».

Plus proche de nous, l’intro de la bien nommée « Civil War » des Guns’N’Roses (1991), est aussi un bel hommage !